Bio ou pas bio ?
Certains agriculteurs sont aujourd’hui dans des démarches tout à fait respectueuses de l’environnement, que ce soit par sens des responsabilités à l’égard des générations à venir ou parce qu’ils sont soucieux de l’impact de l’activité humaine sur l’environnement ou enfin, juste parce qu’ils ne sont pas sous la dictature du gain !
Certains aussi sont rebelles à la démarche de certification et contestent la définition des règles.
Néanmoins, et même si, bien sûr, il y aurait à dire et à redire sur les certifications bio, pour résumer, il me semble aujourd’hui que c’est bien de jouer le jeu!
Dans tous les cas, ma conception de l’agriculture trouve tout son sens dans ce souci de préserver la terre, de protéger la diversité du vivant, de s’émerveiller des coopérations réciproques qui s’établissent entre les végétaux et entre végétaux et animaux, dans ce cœur plein de gratitude que nous pouvons avoir quand la récolte est bonne !
Le safran : conversion 2ème année
Le principal enjeu, quand vous achetez du safran, c’est que ce soit réellement du safran, pas que le safran soit bio !
La question du bio dans la culture du safran est à mon avis assez secondaire. Aucun traitement ne peut être réalisé directement sur une fleur de safran en période de récolte, ni même sur les feuilles après la floraison.
A priori, deux traitements chimiques peuvent être réalisés :
- Le désherbage chimique : il ne peut intervenir qu’en période de dormance des bulbes donc en été. Certains safraniers sulfatent leurs parcelles.
- Les bains chimiques sur les bulbes, en prévention ou en traitement de maladies. A ma connaissance, s’il y a des principes actifs efficaces reconnus sur les principales maladies qui peuvent affecter les bulbes, aucun dosage n’est homologué en France.
Dès le démarrage de la culture du safran, nous n’avons jamais utilisé de produit phytosanitaire. La certification bio ne fait qu’officialiser cette approche.
Nos plantes aromatiques et médicinales sont certifiées bio, de même sur nos œufs
La qualité du safran est déterminée par le séchage puis le conditionnement, comme c’est d’ailleurs le cas pour les plantes aromatiques et médicinales.
- Le séchage : il se fait soit au four électrique à une température d’environ 50 °C soit au dessiccateur. Dans les deux cas, le principe est d’éviter un séchage en plein air, qui conduit à une trop forte ventilation donc à une perte d’arômes.
- Le conditionnement : là encore, pour des raisons de préservation des arômes, il importe que le safran soit rapidement conditionné et soit conservé à température stable et à l’bri de la lumière.
La valeur gustative d’un safran ne peut se tester de façon directe. Certains arômes, contenus dans le safran, ne se libèrent que lors de sa dissolution en milieu aqueux. Dans la phase d’infusion, un processus complexe de composition et de ruptures de chaînes moléculaires se déroule et c’est ce qui fera la qualité de votre safran en cuisine.